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Améliorer le quotidien des personnes atteintes de cancer

Les assistantes sociales de la Ligue vaudoise contre le cancer parlent de leur mission d’information, de soutien et d’accompagnement des patients face à la maladie qui impacte aussi la vie de famille, les finances et le travail.

Basées dans le centre d’oncologie et d’hématologie de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains, Stéphanie Panchaud et Nadia Binotto Wälchli assurent un appui individuel aux personnes atteintes par la maladie et à leurs proches dans la région du Nord vaudois. 

Quelle est votre rôle en tant qu’assistantes sociales de la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) ?

Nous offrons des conseils et du soutien dans tous les domaines. À la base, c’est essentiellement une aide administrative, mais pas seulement. La porte d’entrée est toujours une question. On s’adapte aux demandes et parce que chaque situation est singulière, une même demande peut donner lieu à des réponses différentes. Parfois, nous rencontrons les patients ou les proches une seule fois, et parfois pendant des années, sachant qu’on peut suivre une personne jusqu’à cinq ans après la fin des traitements. Si celle-ci ne peut pas se déplacer, alors nous lui rendons visite à domicile. Les patients peuvent faire appel à une permanence juridique, et nous pouvons aussi solliciter notre équipe de bénévoles en fonction des besoins. L’un de nos bénévoles amène par exemple régulièrement une dame à la bibliothèque car elle ne peut plus y aller à pied.

Comment les patients prennent ils connaissance de vos prestations ?

Nous collaborons étroitement avec le service d’oncologie. Si, par exemple, une personne explique avoir un problème avec l’assurance invalidité (AI), l’infirmière ou l’oncologue va nous le faire remonter. Notre présence est aussi mentionnée lors du premier entretien, c’est-à-dire quand la personne est informée du diagnostic. Mais ce n’est pas évident, les gens sont souvent assommés par le diagnostic, ils n’ont entendu que ça. Et pour certaines personnes, le fait de faire appel à une assistante sociale est un pas difficile à franchir, même si c’est en réalité un soutien. C’est pour ça qu’on préfère souvent appeler les personnes pour se présenter.

Vous travaillez aussi avec les autres acteurs du réseau ?

Oui, selon la situation, nous pouvons réorienter les patients vers l’agence d’assurances sociales, le CMS, l’équipe mobile des soins palliatifs, les services sociaux, ou encore vers des associations comme Pro Senectute et Pro Infirmis. Comme les situations sont très différentes, nous sommes amenées à collaborer avec divers partenaires.

La Ligue vaudoise contre le cancer organise, deux fois par année, des cours d’autohypnose à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Pourriez-vous nous en parler ?

Ces quatre sessions de deux heures sont dédiées aux patients et aux proches. Elles offrent des exercices simples basés sur la respiration pour apprendre à se détendre plus facilement. Dès le premier cours, l’intervenante demande à chaque participant ce qu’il attend du cours. Elle va ensuite adapter les séances en fonction des besoins, qui peuvent être très variés, par exemple : que faire si je suis pris d’angoisse en public, comment calmer mes douleurs, etc.

La crise sanitaire a-t-elle eu des répercussions sur vos activités ?

Oui, quand même. Du mois de mars au mois de juin, tout s’est fait par téléphone ou en ligne. Certaines personnes, en plus d’être seules, se sont retrouvées complètement isolées. Ça nous arrivait d’avoir des téléphones d’une voire de deux heures. Souvent, c’est même nous qui les appelions pour prendre de leurs nouvelles car elles ne voulaient pas nous déranger ! Pour les nouvelles situations, c’était aussi plus compliqué d’établir un lien de confiance. Ce n’est pas la même chose, le contact humain est tellement important… 

Comment peut-on soutenir la Ligue vaudoise contre le cancer ?

La LVC assure ses activités principalement grâce aux dons privés qui lui sont directement versés. Elle reçoit également une contribution de la Ligue suisse contre le cancer, une subvention de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) et une subvention du canton de Vaud. Ces dons nous permettent de mener des actions de prévention et offrir un accompagnement de proximité. Il est également possible de devenir membre de la ligue cantonale ou de faire du bénévolat, pour des aides ponctuelles ou pour accompagner des patients et leurs proches.
 

Assistantes sociales de la LVC

Stéphanie Panchaud et Nadia Binotto Wälchli, assistantes sociales à la Ligue vaudoise contre le cancer basées à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains.

 

Photographie : William Gammuto