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La coiffure thérapeutique
Depuis quinze ans, Monique Bruns Thiébaud joue un rôle central grâce au salon qu’elle tient au sein de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Rencontre dans ce lieu où l’on prend soin de soi.
« On me dit souvent que c’est le poumon de l’hôpital. C’est un endroit où l’on peut s’évader, hors des dispositifs médicaux. Il fonctionne aussi comme un lieu de rencontre puisque je coiffe également des personnes venues de l’extérieur. »
Trois fauteuils font face aux miroirs du petit salon de Monique Bruns Thiébaud qui se trouve au rez-de-chaussée de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. L’espace est exigu mais soigneusement décoré en fonction de la saison. Avant de reprendre ce salon pas comme les autres, la coiffeuse a fait face à certaines appréhensions. « Je n’aurais pas pu faire ce choix en début de carrière. Ce statut particulier demande de la force et beaucoup de compassion car certains récits de patients malades peuvent être lourds à entendre. »
Monique Bruns Thiébaud, coiffeuse à l'hôpital d'Yverdon-les-Bains
Aujourd’hui, l’Yverdonnoise apprécie précisément ce rôle particulier qu’elle joue au sein de l’hôpital. « Grâce au toucher qu’implique la coiffure, je crée un lien privilégié avec les clients, qui se sentent ainsi en confiance. Je leur parle aussi énormément, et les écoute s’ils ont des choses à partager. » La coiffeuse veut faire de ce salon un lieu de réconfort. « L’autre jour, une patiente qui s’apprêtait à subir une chimiothérapie refusait de voir tomber ses cheveux. Elle a souhaité que je lui rase la tête. C’était un geste difficile à faire mais la gratitude qu’elle m’a ensuite exprimée m’a convaincue que c’était le bon choix. »
Coiffer au sein d’un hôpital dépasse donc la fonction esthétique et peut participer au processus de guérison du patient. Une mission à laquelle Monique Bruns Thiébaud tient particulièrement. « Mon métier est profondément enrichissant, je continuerai aussi longtemps que je pourrai. »