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« Mon outil de travail est une chaise »
À l’hôpital, les aumôniers aident les patients et leurs proches à traverser les moments de crise provoqués par une maladie, un accident ou une fin de vie.
D’apparence, rien ne distingue Sophie Biéler, aumônier en blouse blanche, des soignants de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains. Infirmière de formation, elle a décidé de changer de voie suite à un constat brutal : le sentiment de ne jamais avoir assez de temps pour parler avec les autres. Et du temps, c’est précisément ce que propose l’équipe des aumôniers présente sur les différents sites hospitaliers des eHnv.
Un accompagnement humain
À l’hôpital, les aumôniers aident les patients et leurs proches à traverser les moments de crise provoqués par une maladie, un accident ou une fin de vie. Face aux difficultés et aux questionnements existentiels et spirituels, ils offrent une oreille attentive et bienveillante, quelles que soient les croyances ou l’appartenance religieuse de leur interlocuteur.
« Quand on dit à quelqu’un que l’on est pasteur, nous ne sommes pas là pour que l’autre devienne pasteur, chrétien, protestant ou autre ! Ce qui est intéressant, c’est : Comment vous sentez-vous ici ? Qu’est-ce qui est particulièrement difficile dans la situation que vivez ? Et comment puis-je vous aider ? », explique Sophie Biéler, qui a d’ailleurs accompagné beaucoup de bouddhistes et de musulmans comme de personnes athées. C’est entre autres pour cette raison que le terme d’accompagnant-e spirituel-le est de plus en plus utilisé dans les hôpitaux.
Visite de Sophie Biéler à une patient à l'hôpital d'Yverdon-les-Bains
Au chevet des patients
Les aumôniers vont à la rencontre des patients en faisant attention de ne jamais s’imposer. Parfois, ils se présentent simplement et proposent de repasser plus tard, s’ils le souhaitent. Selon Sophie Biéler, les échanges se font souvent de manière spontanée, parce que la personne, à un moment précis, a envie de parler. Il arrive que l’aumônier s’installe avec le patient pour une durée plus ou moins longue, par exemple le temps d’un repas.
L’outil de travail de Sophie Biéler ? « Une chaise » affirme t-elle. « C’est aussi un symbole car personne n’a l’habitude de s’assoir à côté des patients et au même niveau. Les soignants ont beaucoup de travail et n’ont pas toujours le temps. Il est important de se mettre à la place de l’autre pour comprendre ce que la personne voit, ce qu’elle vit. Une patiente m’a dit un jour en plaisantant : « Tiens, je ne suis pas encore morte ? À force de voir des personnes me parler depuis en haut, j’ai presque cru que j’étais dans un cercueil ! ».
Les aumôniers sont aussi en soutien du personnel, et en particulier des soignants qui vivent des situations difficiles et ressentent le besoin d’en parler. En temps de pandémie, leur présence a permis de compenser en partie l’absence des proches due aux mesures sanitaires.
Chantal Rapin, aumônier à l'hôpital de Saint-Loup
Florence Calloni-Magnin, aumônier à l'hôpital de Chamblon