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« Participer à la formation des médecins a été extrêmement gratifiant »
Arrivé aux eHnv en 1997 en tant que médecin-chef en médecine alors que l’hôpital d’Yverdon-les-Bains est encore un hôpital de zone, le Prof Alain Cometta partira à la retraire à la fin du mois de janvier. Retour sur une carrière riche en enseignements.
Grâce à un FMH en infectiologie, le Prof Cometta devient responsable de l’unité des soins intensifs en 2001, puis de l’hygiène, prévention et contrôle des infections (HPCi). Son titre de professeur titulaire de la faculté de médecine et de biologie de Lausanne le conduit en parallèle à donner des cours aux étudiants en médecine dans le cadre de la pratique clinique et des maladies infectieuses.
Vous êtes aux eHnv depuis bientôt 24 ans. Quels ont été les moments les plus marquants dans votre carrière ?
Prof Alain Cometta : Le paysage de la santé du Nord vaudois a été transformé avec différentes fusions, d’abord celle de l’hôpital d’Yverdon avec celui de Chamblon, puis celle qui a donné lieu à la création des eHnv. Il y a aussi eu ensuite le regroupement de certains services sur le site d’Yverdon et notamment de la pédiatrie, de la gynécologie et plus tard de la chirurgie.
Un autre développement, qui était une exigence du comité directeur, était d’accroître les interactions à l’extérieur et d’opérer un rapprochement entre les médecins de l’hôpital et les médecins installés. Cette initiative a permis de consolider les liens avec les médecins généralistes et spécialistes et aussi de favoriser l’accueil de nouveaux médecins spécialistes dans les murs des eHnv.
La médecine de manière générale a elle aussi beaucoup évolué. Elle est devenue plus technique mais c’est surtout le travail en équipe qui s’est renforcé au cours des années, avec l’idée que l’on ne peut plus fonctionner de manière isolée.
À la fin de votre carrière, vous avez été mobilisé, en tant qu’infectiologue, durant la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid. Comment cela s’est passé pour vous ?
La pandémie a constitué un tsunami auquel il a fallu faire face. Elle a bouleversé non seulement notre manière de travailler mais aussi la fonction même de l’hôpital. Nous avons dû nous adapter à une situation que personne n’avait imaginé ni vécu.
Cette période a été à la fois lourde et délicate, avec des situations dramatiques puisque l’on n’avait pas de traitement actif sur le virus. En même temps, une grande énergie a été déployée au niveau épidémiologique et scientifique pour enrayer cette pandémie. On a décrit le génome du virus très rapidement et le fait qu’on ait développé un vaccin en un temps aussi court est remarquable. Le vaccin constitue certainement actuellement le seul moyen qui nous permettra de sortir de cette crise.
Qu’allez-vous regretter ?
J’ai énormément apprécié le travail en équipe, le contact avec les patients et la formation.
Il a été extrêmement gratifiant de participer à la formation des médecins et de les voir évoluer. Avec le Dr Denis Randin, mon collègue depuis plus de 20 ans, nous avons eu l’occasion d’accueillir en particulier dans notre service Julien Ombelli, Jean-Christophe Laurent, Laurent Merz et Rémy Pantet au début de leur formation, et l’on a plaisir à les voir occuper maintenant des postes à responsabilité au sein des eHnv. L’équipe hospitalière ne se réduit bien sûr pas seulement aux médecins, mais elle compte aussi des soignants, du personnel administratif, technique et de soutien logistique avec lesquels j’ai eu beaucoup de plaisir de collaborer durant toutes ces années passées à Yverdon.
Le Prof Alain Cometta, médecin-chef aux eHnv depuis 24 ans, partira à la retraire à la fin du mois de janvier.